La naissance en 1717 de la Franc-Maçonnerie spéculative
Les loges réunissant des Maçons se démultiplient en Grande-Bretagne au XVIIème siècle. A Londres, en 1717, à Londres, quatre loges se rassemblent pour donner naissance à la Grande Loge de Londres. Beaucoup de ses membres – parmi lesquels le huguenot français Jean-Théophile Désaguliers – ont des liens avec la Royal Society et les milieux Newtoniens. Ceux-ci prônaient la tolérance religieuse et l’étude de la nature.
C’est en 1723 que la Grande Loge de Londres publiera ses Constitutions et règlements rédigés par un Pasteur, d’origine écossaise, James Anderson. Partant des Anciens Devoirs, les Constitutions d’Anderson apportent des innovations capitales comme, par exemple, assurer aux Francs-Maçons la liberté de conscience.
La Franc-maçonnerie s’implante en France en 1725.
Les premières loges s’implantent en France dans l’ambiance libérale et anglophile apparue sous la Régence et ne concernent au début que la haute aristocratie. L’année 1738 marque le début de la publication d’une longue série de bulles papales d’excommunication des Francs-Maçons.
La Maçonnerie va se diffuser dans toute la France à partir de 1740. De nombreuses loges seront créées dans toutes les petites villes. Lieu de convivialité, les frères y célèbrent la vertu et l’égalité. Elles préparent insensiblement l’avènement des idées nouvelles.
Le Grand Orient de France
En 1773, la maçonnerie française est dotée d’un centre commun et d’une autorité reconnue. Pour y parvenir, il est défini deux principes : élection des officiers et représentation de toutes les loges. Les travaux réunissant toutes les loges s’achèvent par la formation du Grand Orient de France.
La création du Grand Orient permet à la noblesse libérale et à la bourgeoisie éclairée de revenir aux commandes de la maçonnerie française. Elles joueront un rôle important lors des évènements de 1789. Les Francs-Maçons participent aux débats et sont dans tous les camps, de la Révolution Française même s’ils sont plus nombreux chez les Girondins.
La Franc-Maçonnerie sous l’Empire
Entre 1800 et 1815, Bonaparte favorisa la Maçonnerie tout en la contrôlant étroitement. 17 Maréchaux d’Empire sur 25 sont Francs-Maçons. Le frère de l’Empereur, Joseph Bonaparte, est le Grand Maître. Les loges sont gouvernées par Cambacérès.
En Europe, sous la période napoléonienne, la Maçonnerie contribua à diffuser la philosophie des Lumières chère aux cadres de l’Empire. Toute cette période lui fut très favorable.
Le Second Empire
Pour empêcher l’interdiction de la Franc-Maçonnerie après le Coup d’état du 2 décembre, le Grand Orient de France dut donner des gages de bonne volonté. C’est ainsi que Lucien Murat fut porté à sa présidence. C’était un proche de Napoléon III. Il tenta d’instaurer une maçonnerie officielle qui serait cantonnée au rituel, à la bienfaisance et à l’étude de la morale. Les oppositions nombreuses à ce projet conduisirent le Grand Maître Murat à se retirer en 1861.
Liberté de conscience et place des femmes
Dans les années 1880 sous la 3ème République, la Franc-Maçonnerie est de retour dans l’espace social. C’est l’occasion d’un profond renouvellement de l’institution. En 1877, le Grand Orient de France supprime la référence à l’existence de Dieu. C’est l’avènement de la Maçonnerie adogmatique, laissant à ses membres la liberté de croire ou de ne pas croire. C’est la sépcificité du Grand Orient.
Pour la Franc-Maçonnerie qui se donne comme objectif d’améliorer la société humaine, il était de plus en plus difficile d’interdire l’initiation maçonnique aux femmes. En 1893, une obédience se créée accueillant hommes et femmes: Le Droit Humain. . D’autres obédiences mixtes apparaissent comme la G.L.M.U. ou la G.L.M.F.
La période entre les deux guerres
C’est une période de doutes et d’interrogations. La science et la démocratie n’ont pas empêché l’horreur de la première guerre mondiale. Les francs-maçons n’échappent pas à cette ambiance de remise en question.
L’antimaçonisme connaît un essor important à partir de 1870. L’Eglise voit dans la maçonnerie «La Synagogue de Satan » et, associé à un antisémitisme virulent, ils parlent d’un complot judéo-maçonnique. Les loges maçonniques sont accusées d’avoir été le fer de lance de l’humanisme et du modernisme. Dès la prise de pouvoir par l’extrême-droite en Italie, en Allemagne et en France avec l’occupation, les loges sont interdites. Les francs-maçons sont pourchassés. Le gouvernement de Vichy instaurera des lois antimaçonniques et pillera les temples. De nombreux Francs-Maçons mourront dans les camps de concentration. Beaucoup de Francs-Maçons s’engageront dans la Résistance pour en constituer une composante importante.