Les origines du conflit :

L’Europe est, au début du 20ème siècle, divisée en deux blocs qui se font face : d’un côté la Triple Entente composée de la France, du Royaume Uni et de l’empire Russe, de l’autre côté la Triple Alliance composée de l’empire d’Allemagne, de l’empire d’Autriche-Hongrie et de l’empire Ottoman.
Tous ces pays se sont livrés depuis quelques années à une course aux armements car tous les Etats européens ou quasiment tous souhaitent la guerre :
. La France veut sa revanche de la guerre de 1870 et reprendre l’Alsace-Lorraine
. Le Royaume Uni aimerait mettre la main sur les colonies allemandes en Afrique et craint le développement de la flotte de l’armée allemande
. L’Allemagne craint pour ses approvisionnements en matière première
. L’Italie veut conquérir des provinces qui sont sous contrôle de l’Autriche-Hongrie
. L’Autriche-Hongrie est déchirée par des luttes entre les différentes nationalités et souhaiterait une victoire militaire pour redorer son blason.
. La Russie craint une révolution et pense que la guerre pourrait lui permettre de survivre. Les nationalismes sont puissants. La situation politique donne une impression de braises incandescentes avec le risque que la plus petite étincelle déclencherait un embrasement général.
En France, Jean Jaurès menait la bataille contre le « va-t-en-guerre » qui régnait au sein de la classe politique au pouvoir. Il a essayé de mobiliser l’opinion publique contre l’allongement à 3 ans du service militaire voté en 1913. Cette mesure avait été décidée pour combler le déficit démographique de la France face à l’Allemagne en cas de mobilisation de son armée.
Il est un membre influent et écouté de l’Internationale Socialiste. Avec ses homologues allemands, il publie un manifeste pour prôner un rapprochement entre la France et l’Allemagne. Il essuie en retour un déferlement de propos violents le taxant d’antipatriote. Il sera assassiné le 31 juillet 2014 par un militant nationaliste.
L’étincelle survient le 28 juin 1914 avec l’assassinat à Sarajevo de l’archiduc François Ferdinand, héritier des Habsbourg. C’est le prétexte utilisé par l’Autriche-Hongrie pour déclarer la guerre à la Serbie le 28 juillet.
Le jeu des alliances et des traités entraine la généralisation du conflit. Le 30 juillet, la Russie garante de l’intégrité du territoire serbe, décrète la mobilisation générale de son armée. En réponse à la mobilisation de l’armée russe, l’Allemagne déclare la guerre à la Russie le 1 er août. La France mobilise son armée et le 3 août, l’Allemagne déclare la guerre à la France et envahit la Belgique et le Luxembourg. La Grande Bretagne, garante de la neutralité Belge, déclare la guerre à l’Allemagne le 4 août. Le 6 août, l’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la France et à la Grande Bretagne.

La Russie craint une révolution et pense que la guerre pourrait lui permettre de survivre Les nationalismes sont puissants. La situation politique donne une impression de braises incandescentes avec le risque que la plus petite étincelle déclencherait un embrasement général.
En France, Jean Jaurès menait la bataille contre le « va-t-en-guerre » qui régnait au sein de la classe politique au pouvoir. Il a essayé de mobiliser l’opinion publique contre l’allongement à 3 ans du service militaire voté en 1913. Cette mesure avait été décidée pour combler le déficit démographique de la France face à l’Allemagne en cas de mobilisation de son armée. Il est un membre influent et écouté de l’Internationale Socialiste. Avec ses homologues allemands, il publie un manifeste pour prôner un rapprochement entre la France et l’Allemagne. Il essuie en retour un déferlement de propos violents le taxant d’antipatriote. Il sera assassiné le 31 juillet 2014 par un militant nationaliste.
L’étincelle survient le 28 juin 1914 avec l’assassinat à Sarajevo de l’archiduc François Ferdinand, héritier des Habsbourg. C’est le prétexte utilisé par l’Autriche-Hongrie pour déclarer la guerre à la Serbie le 28 juillet.
Le jeu des alliances et des traités entraine la généralisation du conflit. Le 30 juillet, la Russie garante de l’intégrité du territoire serbe, décrète la mobilisation générale de son armée. En réponse à la mobilisation de l’armée russe, l’Allemagne déclare la guerre à la Russie le 1 er août. La France mobilise son armée et le 3 août, l’Allemagne déclare la guerre à la France et envahit la Belgique et le Luxembourg. La Grande Bretagne, garante de la neutralité Belge, déclare la guerre à l’Allemagne le 4 août. Le 6 août, l’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la France et à la Grande Bretagne.

Le déroulement du conflit :

o 1914 : la bataille de la Marne et le premier combat aérien
o Après une entrée en Alsace Lorraine et ne pouvant contenir l’avancée
foudroyante de l’armée allemande, l’armée française recule sur plus de 200
kms
o Une contre-offensive française sur tous les fronts de la Marne entre Paris et Verdun stoppe la progression allemande ; elle est rendue possible grâce à
l’acheminement rapide de renforts par les taxis
o Le 5 octobre, les deux pilotes d’un avion Voisin ont l’idée d’installer une
mitrailleuse sur leur avion ; ils abattent un avion allemand

o 1915 : guerre de positions, utilisation des gaz et des lance-flammes, guerre sous-marine
o L’armée française déclenche en mai une offensive en Artois puis en septembre en Champagne. Sans résultats et avec des coûts humains énormes. La guerre de position s’installe.
o En avril, à Ypres en Flandres, l’armée allemande utilise pour la première fois des gaz asphyxiants
o En mai, un paquebot anglais « le lusitania » est coulé par la marine allemande causant la mort d’une centaine d’américains
o Début juillet, une loi institue la mention « mort pour la France »
o Fin juillet, l’armée allemande utilise pour la première fois les lance-flammes
o Début décembre, le général Joffre est nommé commandant en chef des armées françaises

o 1916 : guerre d’usure, la bataille de Verdun et de la Somme, les chars de combat
o En février, les allemands lancent une grande offensive dans le secteur de
Verdun. Un million d’obus seront tirés par les Allemands le premier jour de
l’offensive. Le courage des soldats français sauvera la place de Verdun. Les
combats dureront jusqu’à fin juin et feront plusieurs centaines de milliers de morts dans chaque camp sans qu’aucun résultat puisse apparaitre.
o Le 1 er juillet, les armées françaises et britanniques lancent à leur tour une grande offensive sur la Somme, sans résultat là aussi. Les combats dureront jusqu’en novembre et feront plus de 900 000 morts des deux côtés.
o Le char de combat de conception britannique est utilisé pour la première fois en septembre 1916
o Mort de l’empereur d’Autriche-Hongrie François-Joseph, Charles 1 er , hostile à la guerre, lui succède
o Après l’échec de la bataille de la Somme, le général Joffre est remplacé par Nivelle

o 1917 : mondialisation du conflit avec l’entrée en guerre des Etats Unis et premières mutineries
o Février : grèves et manifestations provoquent la chute du tsar de Russie
o Avril : la guerre sous-marine allemande dans l’Atlantique conduit les Etats
Unis à entrer en guerre
o Avril-mai : offensive des alliés sur le « Chemin des Dames » qui est un
cinglant échec. 140 000 hommes périront
o Premières mutineries au sein de l’armée française et de l’armée britannique. Plusieurs dizaines de soldats sont fusillés pour l’exemple
o Mai : Pétain est nommé à la tête des armées françaises
o Juin : arrivée en France de la première division américaine
o Novembre : les bolcheviks s’emparent du pouvoir en Russie et entament
aussitôt des négociations de paix avec l’Allemagne
o En France, Clémenceau « partisan de la guerre jusqu’à la victoire finale »
devient Président du Conseil

o 1918 : la deuxième bataille de la Marne et la contre-attaque des Alliés
o Mars : le gouvernement russe signe un armistice avec les empires centraux au prix de pertes territoriales
o De juillet à fin septembre, les Alliés repoussent l’armée allemande sur la
Meuse
o Le 8 novembre, le général Foch présente aux représentants allemands ses
conditions de l’armistice : l’armée allemande doit se retirer sur la rive droite du Rhin, céder ses armes lourdes et sa flotte de guerre
o L’armistice est signé le 11 novembre à 11h dans le wagon du maréchal Foch installé à Rethondes.

Conçu pour être bref, le conflit durera plus de 4 ans, faisant 18 millions de morts (civils et militaires), 21 millions de blessés et laisse le continent européen affaibli pour longtemps.

Le traité de Versailles et ses conséquences :

La Première Guerre mondiale fut le conflit le plus destructeur de l’histoire moderne avec de lourdes pertes, subies par tous les belligérants. Elles étaient dues en partie à l’apparition de nouvelles armes, comme la mitrailleuse et le gaz de combat, ainsi qu’à l’échec des chefs militaires à adapter leurs tactiques à une guerre de plus en plus mécanisée. La politique
d’usure, notamment sur le front de l’ouest, coûta la vie à des centaines de milliers de combattants.
Les pertes matérielles et industrielles furent catastrophiques, notamment en France, en Belgique, en Pologne et en Serbie, où les combats furent les plus lourds. Après une guerre si dévastatrice, les puissances victorieuses imposèrent une série de traités sévères aux nations vaincues. Ceux-ci prévoyaient la perte de vastes portions de territoires et le paiement de
lourdes réparations. La guerre marqua la disparition des empires allemand, austro-hongrois, russe et ottoman.
Pour Clemenceau et les Français, la récupération de l’Alsace-Lorraine, annexée en 1871 par l’Allemagne, est un minimum. Clemenceau veut par ailleurs punir l’Allemagne pour sa déclaration de guerre et pour ses destructions sur le territoire national.
Le Premier ministre britannique Lloyd George veut mettre la main sur les colonies allemandes et le marché intérieur des vaincus.
Le Président des Etats Unis Thomas Wilson se présente en véritable leader du monde civilisé.
Les États-Unis ont accru leur puissance économique du fait même de la guerre et des ventes d’armement aux Alliés franco-anglais.
Le traité imposé aux Allemands est extrêmement dur. Leur nation est en premier lieu amputée du huitième de son territoire et du dixième de sa population. Elle est par ailleurs soumise à des limitations de souveraineté humiliantes.

L’Allemagne perd l’Alsace et la Lorraine du nord qui avaient été annexées en 1871. Le territoire est restitué à la France sans référendum mais conserve ses particularités de l’époque impériale. À la différence du reste de la République française, les trois départements demeurent ainsi soumis au Concordat de 1801 qui régit les rapports entre l’État et l’Église
catholique.
L’Allemagne est dépouillée de ses colonies africaines au profit de la France, de la Belgique, de la Grande-Bretagne et de l’Union sud-africaine.
Mais la partie du traité la plus humiliante est certainement l’Article 231, souvent appelé « clause de culpabilité de guerre », qui forçait la nation allemande à se considérer comme unique responsable de la Première Guerre mondiale. Elle était alors tenue de verser des dommages et pertes, et Georges Clemenceau insista pour que de lourdes réparations soient
exigées. Il savait que le pays aurait des difficultés à payer ses dettes, mais il craignait un prompt rétablissement allemand suivi d’une nouvelle déclaration de guerre à la France. Son but était donc de réduire par le traité les possibilités de retrouver une supériorité économique et de se réarmer.
L’armée allemande est réduite à 100 000 soldats de métier et la marine de guerre à 16 000 hommes. Les forces armées sont interdites d’artillerie lourde, de cuirassés et d’avions. Il ne leur est pas permis de faire appel à des conscrits. Les Alliés prévoient d’occuper militairement pendant 15 ans la rive gauche du Rhin ainsi que trois têtes de pont sur le Rhin (Mayence,
Cologne, Coblence). Il est prévu également une zone démilitarisée de 50 km de large sur la rive droite du Rhin.
Le traité de Versailles prévoit par ailleurs la création d’une Société des Nations pour le règlement des conflits à venir, selon les généreux principes du président américain.
Pour le gouvernement démocratique allemand, le traité de Versailles n’était qu’une « paix dictée », un diktat. Le traité de paix ne parvint pas à régler les conflits qui sont à l’origine de la Première Guerre mondiale. Au contraire, il freinait plutôt la coopération inter-européenne.
Les horribles sacrifices de la guerre et les énormes pertes humaines, de tous les côtés du conflit, pesaient lourdement non seulement sur les perdants, mais aussi sur les vainqueurs.
La clause de culpabilité de guerre représentait un prix particulièrement important aux yeux de la plupart des Allemands. Revoir le traité de Versailles fut le thème qui rendit les partis radicaux de droite, dont le parti nazi de Hitler, si crédible auprès de l’électorat de base dans les
années 20 et 30. On leur promettait le réarmement, la reconquête des territoires allemands, notamment à l’est, la remilitarisation de la Rhénanie, et une place retrouvée sur le devant de la scène européenne et mondiale. Après une défaite et une paix si humiliantes, ces promesses renforçaient le sentiment ultranationaliste et aidaient l’électeur moyen à fermer les yeux sur les principes plus radicaux de l’idéologie nazie.
Les lourdes réparations, accompagnées d’une période d’inflation en Europe dans les années 1920, ont provoqué l’hyperinflation du mark en 1923. À partir de 1929 vinrent s’y ajouter les effets de la Grande Dépression, qui ébranlèrent encore plus l’économie allemande. L’épargne de la classe moyenne partait en fumée, entraînant un chômage considérable. Ce chaos
économique fut à l’origine d’une agitation sociale croissante et à la déstabilisation de la fragile République de Weimar.

Enfin, les efforts de l’Europe de l’Ouest pour marginaliser l’Allemagne par le biais du traité de Versailles affaiblirent et isolèrent les dirigeants démocratiques allemands. Une conviction grandissante auprès de la population, en lien direct avec les dispositions sévères du traité de
Versailles : l’Allemagne aurait reçu « un coup de poignard dans le dos » par les « criminels de novembre » — ceux qui avaient contribué à construire le nouveau gouvernement de Weimar et à négocier une paix que les Allemands avaient tant souhaitée, pour aboutir à un traité
catastrophique pour l’Allemagne. Il est resté dans l’imaginaire des Allemands que la gauche allemande — à savoir les socialistes, les communistes et les Juifs — avait livré l’honneur allemand à une paix ignoble, alors qu’aucune armée étrangère n’avait foulé leur sol.
Les difficultés qu’imposait l’agitation sociale et économique auxquelles venaient s’ajouter les termes pénibles de la paix ébranlèrent les solutions démocratiques pluralistes dans l’Allemagne de Weimar ; l’envie d’une direction plus autoritaire se faisait plus forte.
Finalement, c’est malheureusement ce que les électeurs finirent par trouver en la personne d’Hitler et en son parti national socialiste.
Et pour terminer cette partie sur les conséquences du traité de Versailles, il faut rappeler que c’est à cette occasion que l’on démantèle les empires austro-hongrois, ottoman et allemand.
C’est de ce démantèlement que naissent la Syrie, l’Irak, la Jordanie, la Yougoslavie, la Roumanie et d’autres encore. Chacun de ces pays ont connu ou connaissent des guerres civiles qui ont mis en évidence que les frontières qui furent tracées n’ont pas pris en compte les réalités des peuples en les répartissant artificiellement dans des pays différents. La
résurgence des nationalismes que l’on peut observer aujourd’hui en Europe, au Proche et Moyen-Orient sont à rapprocher de ces démantèlements.