A l’initiative du Grand Orient de France, les francs-maçons de toutes obédiences se retrouvent le 1er mai au cimetière parisien du Père Lachaise pour rendre hommage aux martyrs de la Commune de Paris de 1871. De très nombreux francs-maçons tombèrent en effet sous les balles des versaillais durant la Semaine Sanglante qui mit fin dans un bain de sang à l’insurrection parisienne.
La Commune de Paris dura deux mois environ, du 18 mars 1871 jusqu’à la Semaine Sanglante (21 – 28 mai). Cette insurrection met en place une organisation proche de l’autogestion pour gérer la ville.
Les francs-maçons des loges parisiennes furent très actifs durant cette période. Environ le quart des élus de la Commune sont Francs-maçons. Le 2 avril, l’une des premières mesures prise par la Commune est la Séparation de l’Eglise et de l’Etat et la suppression du budget des Cultes. Le Frère Raoul Rigault se montre particulièrement actif dans la laïcisation des services publics, notamment des hôpitaux.
Le Frère Edouard Vaillant reste comme le véritable et éphémère fondateur de l’école laïque, dont il jette les bases par son arrêté du 22 mai, instituant la gratuité, créant les premières écoles primaires de filles et les collèges professionnels.
Les Frères Adolphe Assi et Benoît Malon proposent des coopératives de production. La solidarité envers les plus démunis trouve tout son sens dans l’interdiction des expulsions pour loyers impayés et le décret du Frère Jourde daté du 7 mai, permettant aux débiteurs de retirer du Mont de piété les objets de petite valeur, vêtements meubles, outils de travail.
Les exemples sont nombreux de mesures prises durant la Commune qui seront rapidement abolies par l’ordre réactionnaire de Mac-Mahon qui suivra bientôt… avant d’être reprises bien des années plus tard par d’autres francs-maçons (l’école laïque par le frère Jules Ferry ou la séparation de l’Eglise et de l’Etat par le frère Emile Combes).
Les frères parisiens souhaitant éviter le bain de sang essaieront de jouer les intermédiaires entre la Commune et Thiers à Versailles. Malheureusement ce sera peine perdue … Les frères, bannières de loges sur les barricades, seront parmi les derniers défenseurs de Paris. Ils seront des dizaines à tomber sous les balles versaillaises, exécutés devant le Mur des Fédérés le 28 mai.
D’autres communards comme Jean-Baptiste Clément (l’auteur du Temps des Cerises), Eugène Pottier (l’auteur de l’Internationale) ou Louise Michel, adhéreront plus tard à la Franc-Maçonnerie.
Les francs-maçons seront dans les années suivantes à la pointe du combat pour l’amnistie des communards et seront ensuite les piliers de la III République naissante.
Le 1er mai, les francs-maçons célèbrent leurs idéaux.