Le Temps des Cerises

La chanson « Le temps des cerises », écrite par le franc-maçon Jean-Baptiste Clément est associée au souvenir de la Commune de Paris bien qu’elle soit antérieure à cette période historique. Son texte parle d’une « plaie ouverte », d’un « souvenir que je garde au cœur », de « cerises d’amour […] tombant […] en gouttes de sang ». Ces mots peuvent aussi bien évoquer une révolution qui a échoué qu’un amour perdu. On peut y voir une métaphore poétique parlant d’une révolution, les cerises représentant les impacts de balles. L’image des « belles » qu’il vaut mieux éviter peut être une allusion aux balles. Il existe également une coïncidence chronologique : la Semaine sanglante fin mai 1871 se déroule durant la saison des cerises. La chanson véhicule à la fois une certaine nostalgie et une certaine idée de gaieté.

« Quand nous chanterons le temps des cerises,
Et gai rossignol, et merle moqueur
Seront tous en fête !
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux du soleil au cœur !
Quand nous chanterons le temps des cerises
Sifflera bien mieux le merle moqueur !

Mais il est bien court, le temps des cerises
Où l’on s’en va deux cueillir en rêvant
Des pendants d’oreilles…
Cerises d’amour aux robes pareilles,
Tombant sous la feuille en gouttes de sang…
Mais il est bien court, le temps des cerises,
Pendants de corail qu’on cueille en rêvant !

Quand vous en serez au temps des cerises,
Si vous avez peur des chagrins d’amour,
Evitez les belles !
Moi qui ne crains pas les peines cruelles
Je ne vivrai pas sans souffrir un jour…
Quand vous en serez au temps des cerises
Vous aurez aussi des chagrins d’amour !

J’aimerai toujours le temps des cerises,

C’est de ce temps-là que je garde au cœur
Une plaie ouverte !

Et dame Fortune, en m’étant offerte
Ne saurait jamais calmer ma douleur…

J’aimerai toujours le temps des cerises
Et le souvenir que je garde au cœur ! »

Ecouter